Le virage digital de Bon à Savoir et Tout Compte Fait
Les deux magazines des Editions Plus ont su tirer profit de la Toile en proposant des sites avec du contenu gratuit et payant et en développant des applications thématiques permettant de répondre aux attentes des nombreux abonnés, tout en partant à la conquête des plus jeunes. Un modèle gagnant !
Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore ces deux titres, il s’agit de deux magazines mensuels qui traitent de thématiques en relation avec la consommation et l’économie domestique. Tests produits, comparatifs, enquêtes, permanence juridique et conseils personnalisés ont fait le succès de Bon à Savoir (361 000 lecteurs*) et de Tout Compte Fait (120 000 lecteurs*).
Bien que la maquette de Bon à Savoir vienne d’être mise au goût du jour, l’intérêt pour le web est désormais une priorité. « Depuis 1999, nos titres ont une présence en ligne, nous apprend Zeynep Ersan Berdoz, directrice des rédactions. Certes le papier reste notre base de référence, mais nos sites et nos applications nous permettent de proposer des contenus exclusifs et de valoriser nos contenus. » Autre avantage pour les Editions Plus, qui font partie du groupe Konsumenteninfo, éditeur du magazine alémanique KTipp (924 000 lecteurs*), les lecteurs se voient proposer diverses formules d’abonnements parallèlement aux magazines : un abonnement pour le site complet, un numérique print + web ou une formule à la carte permettant d’acheter des articles à l’unité. Cette approche très orientée client correspond parfaitement au positionnement très serviciel de ces deux marques. Et pour assurer une visibilité online, le flux d’actualité est libre d’accès et les enquêtes du jour sont proposées librement pendant 10 jours et partagées sur les réseaux sociaux.
Un nouveau site
Dernière née des plateformes web, plaintes.ch permet aux consommateurs de partager les problèmes qu’ils ont rencontrés avec une marque. « Nous suivons chaque cas et tenons informé notre communauté des réponses apportées directement par les entreprises incriminées. L’avis des utilisateurs débouche sur un baromètre selon le taux de résolution des litiges. Il s’agit d’une nouvelle approche qui permet aux consommateurs de s’impliquer, avec bien sûr le soutien de la marque Bon à Savoir ainsi que l’aide de notre service juridique lorsque cela est nécessaire. C’est aussi une manière très originale d’alimenter la rédaction puisque nous avons une vision quasi instantanée non seulement de l’état des plaintes, mais aussi des secteurs d’activités les plus concernés: « Nous recevions déjà quelque 150 à 200 lettres par semaine. plaintes.ch permettra de canaliser toutes ces informations sur un même canal et à une échelle nationale puisqu’il existe une version alémanique : reklamation.ch. »
Mobile toute !
Les 45-55 ans forment le cœur de l’audience. Pour cette tranche d’âge, la mise à jour des sites en responsive a permis d’améliorer le confort de lecture auquel s’ajoute aussi une version e-paper afin de diversifier les supports (tablette et mobile) et les modes de lecture. Mais pour toucher les plus jeunes, le choix s’est porté sur l’applicatif mobile. « Nous avons développé Alerte Budget, sur Android et iOS afin de lutter contre le surendettement des plus jeunes. Il s’agit d’un calculateur qui permet d’avoir une vision exacte de l’état de ses finances. C’est très simple mais très visuel. Nous la proposons gratuitement et avons déjà enregistré 150 000 téléchargements. »
Avec Codes E sont visés les consommateurs soucieux de comprendre les étiquettes décrivant la liste des additifs alimentaires. Ici, l’application est payante. Même approche avec Les Tests, une archive en forme d’app qui réunit les tests effectués et permet – c’est son originalité – de personnaliser le classement en fonction des priorités de l’utilisateur. Gratuite pour les abonnés, elle est proposée aux non abonnés de manière mensuelle ou annuelle.
« Nous sommes dans une logique de Test & Learn. Le nombre d’abonnements et nos audiences nous prouvent que nous avons su éveiller l’intérêt du public, mais nous sommes conscients que les modes de consommation des médias ont et vont encore profondément changer. Quel est le meilleur support pour tel contenu ? Je pense que la vérité est dans la diversification de l’offre. » Au risque de rendre la grille tarifaire illisible ! « Tout est perfectible, admet la directrice des rédactions, journaliste de métier, qui reconnaît avoir une vision très anglo-saxonne du monde de l’édition. Très pragmatique, elle a rassemblé les rédactions print de Bon à Savoir et de Tout Compte Fait il y a plusieurs années déjà afin de miser sur web : « Nous faisons le même métier, ce qui compte ce n’est pas le mode de distribution mais la qualité du contenu. Nous faisons du journalisme d’enquête, basé sur les faits vérifiables, et sans concession. Cela nous a fait parfois perdre des annonceurs, mais ils reviennent car la rigueur finit toujours par payer. »
• Selon Mach Basic 2015-2